Ligue des Champions 2010-2011, des stars à la campagne
18 novembre 2025 par Mathis DARDÉ
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Et vous, que faisiez-vous au début de l’été 2010 ? A Auxerre, on rêvait d’accueillir les grandes stars d’Europe pour la campagne de Ligue des Champions à venir. L’histoire d’aujourd’hui va nécessiter d’utiliser la fameuse machine à remonter le temps, en cette fin d’exercice de Ligue 1 2009-2010. A travers ce petit récit, nous reviendrons sur l’une des plus belles pages de l’histoire du club, une épopée européenne dans la campagne bourguignonne.
Pour bien comprendre comment Auxerre s’est qualifiée pour la Ligue de Champions édition 2010-2011, nous allons d’abord nous pencher sur le classement du championnat de l’année précédente.
Auxerre réalise un championnat plus que cohérent et les bons résultats s'enchaînent. Malgré un début de saison compliqué, l’AJA pointe à la 5ème position du championnat de France à la mi-saison. C’est un sprint final entre 5 à 6 équipes qui se lance alors. Parmi les prétendants au titre suprême on retrouve notamment les Girondins de Bordeaux, quasiment premiers sur l’entièreté de la phase aller, ou encore l’Olympique de Marseille, futur champion de France. Sur les 10 dernières journées, l’AJA alterne entre le podium et la 4ème place, synonyme de barrage pour la Ligue Europa. Tout se joue jusqu’à l’ultime et dernière journée entre le LOSC, l’OL et l’AJA pour savoir qui prendra les secondes et troisièmes places tant convoitées qui permettraient de valider un ticket pour la Ligue des Champions à venir. Sur le multiplex de 21 heures, Lyon accueille Le Mans, déjà relégué, Lille se déplace à Lorient et Auxerre se déplace à Sochaux. Nous allons alors nous concentrer en priorité sur le match de l’AJA, car, tout autre résultat qu’une victoire, serait quasiment synonyme de 4ème place assurée.
Le match débute à Bonal (stade du FCSM), coup d’envoi 21 heures en ce samedi 15 mai 2010. Les Auxerrois se montrent conquérants dès le début du match et cela se paye cash puisqu’ils ouvrent la marque sur leur première grosse occasion. Hengbart place une tête sur le coup franc de Benoît Pedretti, 1-0 Auxerre, les hostilités sont lancées et la Champions League tend les bras à Auxerre. La première mi-temps est relativement équilibrée mais Sochaux résiste et tient bon. Au retour des vestiaires, le FCSM égalise dès la 47ème minute. Auxerre tremble mais résiste à son tour. A la 62ème, les Sochaliens se retrouvent réduits à 10 après l’exclusion de Perquis pour un second jaune sur un tacle un peu appuyé sur Oliech. Après l’expulsion, c’est étonnamment Sochaux qui reprend le contrôle du match et qui met la pression sur les cages auxerroises. Chaque minute est perçue comme l’espoir de la dernière chance côté Auxerre. Sur un ballon récupéré haut sur le terrain, les auxerrois se projettent en nombre et tentent le tout pour le tout. A la 90ème + 1, le jeune attaquant auxerrois, Maxime Bourgeois, déborde côté gauche et dépose un centre second poteau. Le ballon est miraculeusement propulsé au fond des filets, au ras du poteau par le même Cédric Hengbart qui ouvrait le score sur la première action auxerroise. Auxerre exulte, le banc saute de joie, la foule est en délire, Jean Fernandez est survolté…
Pendant ce temps-là, Lyon mène logiquement contre Le Mans et, aussi incroyable que cela puisse paraître, Lille perd au Moustoir. Cela signifie qu’à ce moment-là, après ce but libérateur à la 91ème minute, Auxerre et Lyon prendraient les places en Ligue des Champions, tandis que Lille serait basculé en Europa League aux côtés de Montpellier. Quel scénario fou ! Côté auxerrois, on ne pouvait pas rêver mieux ! Le coup de sifflet final retentit alors à Sochaux, Lille a perdu, Auxerre a vaincu. Par conséquent, Auxerre finit 3ème du championnat de France de Ligue 1 et jouera au début de la saison prochaine, les barrages de la Ligue des Champions.
Si l’on fait un petit bilan de cette saison 2009-2010, on pourrait dire que l’AJA a été constante du début à la fin et a su engranger des points aux moments opportuns. A l’issue de la saison, Jean Fernandez est élu meilleur entraîneur de la saison. A l’intersaison, il reçoit plusieurs offres de plus gros clubs mais les refuse toutes, souhaitant miser sur la continuité à Auxerre. De plus, le projet Ligue des Champions joue évidemment dans son choix de prolongation.
Le mercato d’été est lancé et Auxerre doit se renforcer pour attaquer une campagne européenne qui s’annonce relevée, très relevée… Dès le début, on apprend le départ de Daniel Niculae, blessé en fin de saison, vers l’AS Monaco. Kévin Lejeune quitte également le club et signe en Ligue 2 au Tours FC. Moussa Narry signe chez le néo-relégué, Le Mans, après 3 ans passés au club tandis que le défenseur central roumain Gabriel Tamas signe quant à lui en Premier League à West Bromwich Albion. Côté arrivées, le mercato est très léger. Auxerre ne réalise que 2 signatures en équipe pro. Anthony Le Tallec signe pour 3 millions en provenance du Mans et Frédéric Sammaritano, jeune joueur du Vannes FC, signe pour 500k euros au buzzer du mercato. Cette signature est justifiée par Fernandez comme un ajustement pour “jouer sur tous les tableaux”. Le jeune Steeven Langil revient également au club après un prêt d’un an à Caen en Ligue 2.
Le marché des transferts estival paraît bien pauvre pour un club qui s'apprête à essayer de se qualifier dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. D’après ses dires, ce mercato semble cependant satisfaire Jean Fernandez dans l’ensemble.
Place désormais au tirage au sort des barrages. Parmi les équipes que l’AJA peut affronter, on retrouve des cadors européens : Tottenham, Séville, le Werder Brême, l’Ajax ou encore le Zenit St Petersbourg. Le résultat du tirage est sans appel, Auxerre hérite de l’un des plus gros poissons encore en lice, le Zenit Saint-Pétersbourg. Le match aller sera en Russie tandis que les auxerrois accueilleront le match retour. Fernandez est interrogé après le tirage et estime que “c’est le pire tirage” pour Auxerre. A ce moment-ci, le Zenit est alors invaincu depuis 15 matchs dans le championnat russe et pointe seul en première position devant le CSKA Moscou et le Rubin Kazan.
Le 17 août 2010, l’AJA se déplace en terre hostile pour y affronter le Zenit pour ce match aller des barrages Ligue des Champions. Malgré un début de championnat compliqué, Auxerre souhaite inverser la tendance et créer une dynamique positive en Europe. Le match débute et l’AJA est cueillie dès l’entame. L’avant-centre russe, Aleksandr Kerzhakov vient clouer les auxerrois sur une belle tête décroisée dès la 3ème minute de jeu. Pas la meilleure des entames si vous voulez mon avis. Cependant, Auxerre ne se décourage pas pour autant et se montre offensive. Au retour des vestiaires, Jelen s’y reprend à deux fois sans pour autant trouver le chemin des filets. Finalement, le score en restera là, 1 à 0 pour le Zenit, et tout se jouera 1 semaine plus tard du côté du Stade Abbé Deschamps pour espérer une qualification miracle. L’AJA aura un but de retard à combler si elle veut poursuivre son parcours européen.
Après le match, Jean Fernandez déclare : "Au niveau psychologique on a été costaud, on sait que quand on défend bien on est difficile à jouer pour toutes les équipes. C'est ce qu'on a encore montré ce soir... Le seul regret est de ne pas avoir marqué ce but". Rien n’est joué des deux côtés. Il faudra cependant se montrer plus réaliste pour espérer accrocher un résultat positif au match retour. Sur ce match aller, c’est une AJA séduisante qui s’est montrée en Russie. Elle a su inquiéter quelque peu l’ogre russe et jouera son va-tout la semaine prochaine, à domicile.
Place maintenant au fameux match retour. Le Zenit se déplace en Bourgogne pour un match qui s’annonce bouillant. L’Abbé Deschamps est plein à craquer et c’est l’ambiance des grands soirs en Bourgogne. Avant le match, Jean Fernandez prend la parole devant les médias et déclare ceci : “À l'aller, nos coups de pied arrêtés ont causé quelques soucis au Zenit. C'est intéressant”. C’est un point qu’il a rappelé à ses joueurs pendant la semaine et l’un des axes principaux sur lesquels il faudra appuyer si Auxerre souhaite l’emporter en ce 25 août 2010. Le match débute et les auxerrois se montrent agressifs. Dès la 9ème minute de jeu, sur un corner tiré vers le point de pénalty par Benoît Pedretti, Cédric Hengbart reprend le ballon de la tête, pleine lucarne. 1-0 Auxerre, les hostilités sont lancées. C’est le même Cédric Hengbart qui marque encore, lui qui, il y a quelques mois, qualifiait l’AJ Auxerre sur un doublé inscrit lors de l’ultime journée de la saison à Sochaux. L’AJA comble déjà son retard et le public est chauffé à blanc. Sur cette première période, c’est cependant le Zenit qui se montre le plus dangereux avec des occasions répétées sur le but auxerrois. A la 19ème minute, sur un centre un peu anodin d’Hubocan, Contout frôle le but contre son camp, après que sa déviation de la poitrine ait failli tromper son gardien, Olivier Sorin. Juste avant la mi-temps, sur une nouvelle frappe de Kerzhakov, buteur à l’aller, Grichting détourne le ballon du bras. L’arbitre ne le voit pas et le jeu se poursuit. Peut-être que les étoiles se sont alignées ce soir-là ?
Au retour des vestiaires, les Russes, toujours menés au score, reviennent avec les mêmes intentions et font souffrir la défense auxerroise. Sur une frappe d’Anyokov à la 50ème minute, Sorin réalise une magnifique parade. L’AJ Auxerre tient et maintient le résultat mais le score n’est pas suffisant. Il faut un second but pour arracher la qualification en phases de poules, sinon, ce sera prolongation. A la 53ème minute, l’AJA obtient un nouveau corner. Il est tiré dans la même zone que sur le premier but. Adama Coulibaly détourne le ballon de la tête au second poteau. Par chance, Jelen se retrouve bien placé et reprend le ballon d’une somptueuse volée acrobatique. La frappe surprend le portier du Zenit et finit au fond des filets. 2 à 0 en faveur de l’AJ Auxerre, le plan de Fernandez fonctionne alors à la perfection jusqu’ici. L’AJA réalise le match parfait. Néanmoins, ce match est loin d’être terminé. Au bord de l’élimination, les Russes se livrent et tentent le tout pour le tout. A la 65ème minute, le match bascule. Sur une contre-attaque menée par Dennis Oliech, il se retrouve seul face au gardien russe, Vyacheslav Malafeev, qui détourne volontairement le ballon de la main en dehors de sa surface. La sanction est sans appel, carton rouge pour Malafeev. Le Zenit devra terminer ce match à 10 contre 11. 15 minutes plus tard, après une main malheureuse du latéral gauche, Hubocan, il écope d’un second carton jaune, synonyme d’exclusion. Le match tourne à la catastrophe côté russe. Ils vont devoir finir le match à 9 contre 11 avec toujours ce but de retard. Au-delà des faits de jeu en sa faveur, l’AJA réalise une vraie démonstration collective, avec une maîtrise technique supérieure à l’adversaire. C’est un vrai match de patron qu’Auxerre a livré ce soir-là. En fin de match, on assiste à deux nouvelles occasions dangereuses du Zenit une nouvelle fois. D’abord une frappe de Danny qui s’échappe au-dessus du cadre et un coup franc de Bruno Alves bien capté par Sorin. Le temps défile et Auxerre ne flanche pas. Une fois le temps additionnel écoulé, l’arbitre de ce match, Monsieur Skomina, siffle alors la fin du match. L’AJA a réussi son pari et se qualifie donc pour la phase de poules de la Ligue des Champions pour la première fois depuis 2003 !
Après le match, Jean Fernandez profite du moment : "Je remercie l'AJA et les joueurs de m'avoir fait vivre un grand moment de sport. Cela fait longtemps que je n'avais pas vécu de telles sensations. Il y a un an à la fin du mois d'août, nous étions derniers de la Ligue 1 et un an après, on se dit que le football fait vivre des moments extraordinaires. C'est un moment rare". Dans la presse, cette victoire est perçue comme un véritable exploit et ce n’est que le début de l’aventure pour l’équipe bourguignonne.
Après ce triomphe, l’AJA est ainsi reversée dans le chapeau 4 parmi les vainqueurs de championnats mineurs et les autres qualifiés par la voie des barrages. Cependant, le staff et les joueurs sont réalistes, le tirage sera forcément compliqué. Benoit Pedretti déclare au micro du Monde : “Être en Ligue des champions, c'est extraordinaire car Auxerre n'est pas un club programmé pour ça, niveau budget et structures. On va tout faire pour bien figurer”.
Place désormais au tirage au sort des poules. Dans le chapeau 1, c’est l’AC Milan qui affrontera l’AJA. Certes, ce n’est plus l’AC Milan des années 2000 avec Maldini, Shevchenko et j’en passe, mais cet AC Milan version 2010-2011 reste tout de même un cador européen et l’un des prétendants au titre final. Dans le chapeau 2, l’AJA aurait pu hériter du Werder Brême ou bien du Panathinaïkos, mais sans façon. C’est bien le Real Madrid qui est tiré et qui vient rejoindre le grand Milan et le petit poucet qu’est l’AJ Auxerre. Enfin, pour le chapeau 3, le tirage pouvait être plus clément avec des équipes telles que le FC Bâle ou encore Copenhague, mais non… Le sort s’acharne en quelque sorte sur l’AJA et c’est l’Ajax Amsterdam qui est pioché. Auxerre est alors tombé dans le pire groupe possible et imaginable. Après le tirage, Ireneusz Jelen réagit : “C'est le groupe de la mort, et nous sommes clairement les outsiders. Mais j'ai toujours rêvé de jouer contre des équipes comme le Real Madrid, l'AC Milan et l'Ajax.” L’AJA n’est cependant pas vue comme “la 5ème roue du carrosse” par les autres équipes. Le directeur sportif du Real, Emilio Butragueño déclare d’ailleurs : “Les 3èmes et 4èmes chapeaux ne nous ont pas porté chance. Je ne m'inquiète pas pour Milan, car on savait qu'on aurait une équipe difficile, voire très difficile dans le groupe des têtes de série. Ce qui ne me plaît pas, c'est Auxerre : c'est l'équipe la plus piégeuse du 4ème chapeau.”
C’est donc dans l’une des poules les plus relevées de l’histoire que l’AJ Auxerre s'apprête à jouer sa survie européenne.
Le temps est passé et nous nous retrouvons ainsi le 15 septembre 2010, au Stade Giuseppe-Meazza, plus connu sous le nom de San Siro, pour y affronter l’AC Milan, alors favori du groupe. Fernandez effectue de la rotation dans le 11 de départ avec quelques surprises : le jeune Steeven Langil occupe le poste d’ailier gauche et Valter Birsa est positionné en faux numéro 9. La philosophie de jeu prônée par l’entraîneur auxerrois est simple ; de la défense, des courses et du pressing intensif.
Le match débute et l’AJA est loin d’être ridicule. C’est même elle qui se procure les meilleures occasions sur ce début de match. A la 23ème minute, sur un corner du maître artificier Benoît Pedretti, le défenseur central malien, Adama Coulibaly, reprend le ballon de la tête, mais vient se heurter à la barre transversale du gardien milanais. Première grosse alerte sur les cages d’Abbiati, l’AJA se montre déjà dangereuse. Quelques minutes plus tard, à la 39ème minute, sur une contre-attaque de 80 mètres rondement menée par Steeven Langil et les auxerrois, ce dernier fixe la défense dans la surface et 3 auxerrois sont seuls au second poteau - littéralement seuls. Malheureusement, Langil décide de se la jouer perso et frappe au but au lieu de décaler ses partenaires. Quelle erreur de jugement ! Le martiniquais frappe en force et le ballon passe au-dessus des cages milanaises. Auxerre vient de manquer une occasion en or d’ouvrir le score sur la pelouse de San Siro face à un Milan plutôt décevant sur cette première mi-temps. Ce premier acte s’achève donc sur le score de 0 à 0 où les meilleures actions de cette première période furent bel et bien auxerroises.
Au retour des vestiaires, c’est un Milan bien plus convaincant qui revient avec la claire intention de gagner ce match le plus vite possible. Les rossoneris augmentent de plusieurs crans le niveau de jeu affiché et leur maîtrise technique. A la 48ème minute de jeu, Pato déclenche les assauts milanais d’une frappe repoussée par Sorin. C’est ensuite Pirlo, à la 52ème minute, qui s’essaie à marquer, sans réussite encore. Malheureusement, à la 66ème minute, le verrou auxerrois saute et Milan ouvre la marque. Sur un long centre de Ronaldinho détourné de la tête par Kevin-Prince Boateng, Zlatan Ibrahimovic surgit devant le défenseur central auxerrois tel un vrai renard des surfaces et propulse le ballon au fond des filets. 1 à 0 pour Milan, Auxerre doit se reprendre. Néanmoins, 3 minutes plus tard, sur une contre-attaque menée une nouvelle fois par Ronaldinho, ce dernier décale Ibrahimovic sur le côté gauche qui vient placer le ballon au second poteau d’une frappe enroulée au ras du sol. Le ballon passe entre les jambes d’Adama Coulibaly et trompe Sorin, trop court sur son plongeon. Ces deux buts coup sur coup viennent plomber le moral des Bourguignons. L’issue du match est quasiment scellée, Auxerre a laissé passer sa chance en première période.
Score final, 2 à 0 pour l’AC Milan. L’AJA peut s’en vouloir, mais le manque de réalisme dans le dernier geste et le manque d’expérience se paient cash à ce niveau. Cependant, il y a tout de même de bonnes choses à retenir, car, le temps d’une mi-temps, Auxerre a su accrocher et même faire douter le grand Milan, à San Siro. Ce match, peu importe l’issue, ne peut qu’être de bon augure pour la suite de la compétition. L’AJA doit apprendre des ses erreurs, et notamment corriger ce manque de réalisme.
Pendant qu’Auxerre galère à engranger des points en championnat, la Ligue des Champions revient toutes les deux semaines. En ce 28 septembre 2010, l’AJA accueille son premier match européen et pas des moindres. C’est le Real Madrid qui se déplace sur la pelouse de l’Abbé Deschamps. Cristiano Ronaldo, Pepe, Sergio Ramos et j’en passe vont faire le déplacement à Auxerre. Incroyable mais vrai ! Avant le match, dans la ville et dans les médias, on ressent une vraie euphorie et ce match est considéré comme un vrai événement dans toute la région. Le 11 de départ bouge encore puisque ce sont Kamel Chafni et Roy Contout qui entrent dans la composition.
Le match débute et l’AJA est survoltée. Dans les 5 premières minutes du match, Auxerre se procure 2 occasions dangereuses et fait trembler le Real sans pour autant ouvrir le score. Oliech dans un premier temps puis Steeven Langil, le ton est donné d’entrée par les joueurs Icaunais ; ce ne sera pas une partie de plaisir pour les Merengues. Plus le match avance, plus le Real commence à installer son jeu et surtout, commence à vraiment prendre le contrôle du ballon. Sur un corner de Ronaldo, Gonzalo Higuain reprend en pleine surface mais le ballon est sauvé de justesse sur la ligne par le milieu de terrain marocain, Kamel Chafni. Quelques minutes plus tard, à la 25ème minute, sur un coup franc déposé par Pedretti, Delvin N’Dinga s’élève au-dessus de tout le monde et reprend le ballon de la tête. Sa frappe frôle le montant d’Iker Casillas et vient faire frissonner tout le stade. La fin de la première mi-temps approche avec toujours ce score de 0 à 0 mais une nette domination madrilène. Sorin est sur tous les ballons et ne laisse aucune chance aux attaquants du Real. Le contenu de la première période n’a pas du tout plus à José Mourinho, coach du Real Madrid, qui souhaite que son équipe soit bien plus efficace et tueuse devant le but.
Dès le début de la seconde mi-temps, le Real passe encore à la vitesse supérieure et les occasions se multiplient. Auxerre joue son va-tout et part à l’abordage sur les contre-attaques. A la 79ème minute, soit quelques secondes après qu’il soit entré en jeu, le défenseur Alain Traoré déborde sur le côté gauche et ajuste un centre dans la surface. Pepe, le défenseur central portuguais tente de repousser le centre de la tête et l’expédie directement sur le poteau de son propre gardien, à un cheveu d’inscrire le but contre son camp. Auxerre a failli réaliser l’exploit d’ouvrir le score contre le Real. Puis quelques secondes après, sur l’attaque suivante, après un centre de Mesut Ozil, pas très dangereux à première vue, personne ne touche le ballon qui continue sa course jusqu’au second poteau. La défense, un peu surprise, avait complètement oublié le marquage au second poteau et Di Maria se retrouve alors en face à face avec Olivier Sorin. Auteur d’une performance remarquable jusqu’ici, le gardien auxerrois est malheureusement trompé cette fois-ci par Angel Di Maria, qui vient libérer le Real Madrid d’une frappe imparable. Plus tôt dans l’action, au tout début de celle-ci, Sergio Ramos avait commis une main, non sifflée par l'arbitre, qui aurait dû conduire à l’arrêt de l’action en cours et donc, à un refus du but madrilène. Ce sont des faits de jeu qui arrivent mais qui sont d’autant plus frustrants et injustes au vu de la performance héroïque livrée par les auxerrois ce soir-là. Sur les 10 dernières minutes, l’AJA va au bout d’elle-même et donne tout, en vain. L’arbitre siffle la fin de la partie et le match s’achève sur la plus petite des marques, 1 à 0 pour le Real.
Ce match laisse un goût amer à Auxerre, car il y a la sensation de pouvoir mieux faire. Le manque de réalisme est encore une fois criant et inquiétant comme contre le Milan et laisse de nombreux regrets, car, au final, l’AJA n’était qu’à un poteau de vaincre le Real. Cependant, ce match est synonyme d’espoir, Auxerre est capable d’inquiéter des cadors européens prétendants au titre et l’AJA a du ballon. Il ne faut pas perdre espoir, ces deux défaites ne sont pas synonyme d’élimination, loin de là. Mais il faudra encore batailler, notamment contre l’Ajax, pour espérer une qualification au prochain tour.
L'AJA est à la peine en championnat. 17ème avec 1 seule victoire en 9 matchs, la dynamique n’est pas bonne du tout et rares sont les éclaircies. La veille du match, Jean Fernandez déclare alors aux micros des journalistes : “L'AJA est programmée pour jouer le maintien en Ligue 1 mais mon équipe doit jouer sur deux tableaux avec un effectif amputé de plusieurs joueurs blessés”. C’est donc sans Jelen, Langil, le Tallec ou encore Sanogo que l’AJA devra jouer en Hollande, pour espérer engranger ses premiers points dans cette Ligue des Champions. En ce 19 octobre 2010, Auxerre se déplace donc à Amsterdam, à la Johan Cruijff ArenA pour le match aller face à l’Ajax.
Coup d'envoi à 20h45, les conditions de jeu paraissent bonnes ; il est temps pour l’AJA de lancer sa campagne européenne. Malheureusement, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Dès le début de match, l’écart de niveau entre les deux formations est flagrant, Auxerre n’y est pas. Par conséquent, dès leur première occasion franche, les néerlandais ouvrent la marque par l’intermédiaire de Demy de Zeeuw à la suite d’une belle action collective à la 7ème minute. A la suite de ce but amstellodamois, l’AJA ne montre pas grand chose pour autant. Les minutes s’écoulent sans qu’Auxerre ne parvienne à trouver le chemin des filets. Peu avant la mi-temps, l’Ajax remet un coup d’accélérateur et l’intenable Luis Suarez vient inscrire un second but à la 41ème minute ; 2 à 0 pour les Hollandais. La pause arrive au bon moment, il était temps de souffler un peu après ce coup sur la tête.
Le jeu reprend à Amsterdam et, 10 minutes après le retour des vestiaires, le match bascule ! Pendant un temps faible auxerrois, André Ooijer, le défenseur central néerlandais reçoit un carton rouge pour un tirage de maillot sur Dennis Oliech. Double peine pour l’Ajax, Valter Birsa marque le coup franc qui découle de cette faute et réduit la marque à 2 buts à 1. Le match est relancé et l’Ajax devra batailler à 10 contre 11 pendant 35 minutes. Malgré cette supériorité numérique, l’AJA manque encore de réalisme dans le dernier geste et voit continuellement ses assauts repoussés par la défense blanche et rouge. A la 85ème minute, Dennis Oliech croit trouver le chemin des filets pour offrir le match nul aux Auxerrois, mais marque de la main. Il est donc sanctionné d’un carton jaune. Malheureusement, c’est le deuxième avertissement qu’il reçoit dans ce match et se voit donc attribuer un carton rouge à son tour. Le match se terminera finalement à 10 contre 10… Pendant ces dernières minutes, Auxerre pousse mais ne trouve toujours pas la clé et les joueurs se frustrent. Autre symbole de cette frustration, c’est Jean-Pascal Mignot, le défenseur Auxerrois, alors à l’échauffement sur le bord du terrain, qui reçoit à son tour un carton rouge dans le temps additionnel, pour avoir discuté de manière un peu trop véhémente avec l’arbitre de touche. Le coup de sifflet final retentit quelques secondes plus tard et l’AJA est une nouvelle fois vaincue.
Les espoirs de qualification semblent désormais bien lointains et l’objectif sur cette fin de campagne sera au moins de sauver l’honneur en essayant de glaner au moins un point sur les 3 matchs restants.
L’AJ Auxerre retrouve quelques semaines plus tard cette même équipe de l’Ajax, le 3 novembre 2010, mais en terre bourguignonne cette fois-ci. Dans les médias, ce match est perçu comme le dernier espoir, l’espoir d’être à minima reversé en Ligue Europa, finissant parmi les meilleurs troisièmes. Le match aller a laissé un véritable goût amer dans les têtes bleues et blanches et l’AJA se doit de réagir devant son public. Pour la composition d’équipe, Fernandez innove encore et place Frédéric Sammaritano dans le 11 de départ, aux côtés de Julien Quercia qui remplace Dennis Oliech, suspendu.
Le match débute alors et Auxerre montre un visage complètement différent du match aller. L’AJA est combative dans l’entrejeu et cela se paye dès la 9ème minute avec l’ouverture du score de la surprise Frédéric Sammaritano. Sur une transversale de Dudka puis un contrôle un peu long de Quercia, l’ancien joueur de Vannes récupère le ballon et envoie une frappe en demi volée spontanée qui finit au fond des filets du portier néerlandais. 1 à 0 pour l’AJA, Auxerre lance parfaitement son match. Sur cette première mi-temps, l’Ajax montre pas mal d’imprécisions dans les relances et les Auxerrois en profitent. A la 40ème minute de jeu, Benoît Pedretti frappe un coup franc qui est détourné de la tête par Birsa. La trajectoire est bien lue par Stekelenburg, le gardien adverse, qui arrête ce ballon sans soucis.
Au retour des vestiaires, l’Ajax accélère et se procure bien plus d’occasions qu’en première mi-temps. A la 60ème minute, sur un centre de van der Wiel, futur joueur du Paris-Saint-Germain, Luis Suarez reprend la balle de la tête dans une zone dangereuse. Barre transversale ! Alerte dans la défense auxerroise, qui, jusqu’ici, réalisait un match solide. La partie bat son plein et s’accélère dans les 15 dernières minutes. A la 79ème minute, sur une chandelle hasardeuse d’un rouge et blanc, Sorin sort de sa ligne et boxe le ballon du poing. Malheureusement, la balle revient sur la tête d’un joueur néerlandais qui tente le lob dans les cages désertées par le portier bourguignon. Miraculeusement, Stéphane Grichting, le défenseur suisse de cette équipe auxerroise, qui livre une performance héroïque ce soir-là, sauve cette tentative sur sa ligne et dégage tant bien que mal. Cependant, cette action n’est pas finie, le ballon revient dans les pieds de l’uruguayen Luis Suarez qui allume les cages à 2 mètres du but, frappe sauvée une nouvelle fois par le héros Grichting qui l’expédie en corner. Gros soulagement en tribunes, l’avantage tient toujours et Auxerre glane pour l’instant ses premiers points en Europe. Néanmoins, l’AJA, qui pensait avoir fait le plus dur, se voit égalisée sur le corner qui suit. Toby Alderweireld, le défenseur central belge, vient climatiser l’Abbé Deschamps d’une tête bien placée qui finit au fond des filets. 1 partout entre les deux équipes, mais le match n’est pas fini, loin de là. L’AJA ne lâche pas pour autant et continue de se projeter vers l’avant, c’est la victoire ou rien. 1 minute plus tard, sur un ballon récupéré haut et un dégagement de Delvin Ndinga, la balle atterrit sur le jeune Steeven Langil qui manque son contrôle. Par chance, la gonfle revient dans les pieds du premier buteur, Frédéric Sammaritano, qui redonne le ballon à Langil. C’est désormais un 1 contre 1 qui se profile entre l’attaquant martiniquais et le portier hollandais. Langil tarde à frapper et ce duel est bel et bien remporté par le joueur de l’Ajax. Quelle occasion ratée ! C’était l’occasion parfaite d’enfoncer le clou, seulement quelques secondes après avoir été rattrapé. Sur l’action d’après, Valter Birsa se lance dans un déboulé solo côté gauche, réalise un grand pont sur un défenseur de l’Ajax et décoche une frappe qui vient frôler le montant de Stekelenburg. Ça chauffe sur le but d’Amsterdam. Auxerre continue de pousser et espère trouver rapidement la clé. 3 minutes plus tard, un néerlandais fait faute sur Kamel Chafni. Coup franc pour l’AJA. Le marocain se relève très vite et décide de jouer rapidement cette pénalité. Il sert Steeven Langil dans la profondeur, à la limite du hors-jeu, devant une défense hollandaise surprise. Langil se retrouve alors une nouvelle fois seul face au gardien. Il frappe et ajuste parfaitement le portier hollandais cette fois-ci. Le jeune joueur, ancien pensionnaire de Ligue 2 vient inscrire son premier but en Ligue des Champions. 2 à 1 pour l’AJA, l’Abbé Deschamps explose et pousse ses joueurs pour les 5 dernières minutes de ce match. Dans le temps additionnel, Olivier Sorin capte un centre de l’Ajax qui était parti à l’abordage et l’arbitre siffle enfin la fin du match. Le stade exulte.
Auxerre tient sa première victoire en Coupe d’Europe depuis plusieurs années et s’autorise le droit de rêver à une qualification. Les supporters auxerrois au stade ou devant leur téléviseur en ce 3 novembre 2010 ont alors été témoin de l’une des plus belles pages de l’histoire du club et peut être de l’une des plus belles victoires du football français sur la scène européenne, contre un cador d’Europe.
Avant d’entamer cette 5ème journée de phase de poules de Ligue des Champions, l’AJA se retrouve amoindrie à l’aube d’affronter le grand Milan AC. Mignot suspendu et Berthod blessé, c’est avec une défense aux abois et remaniée qu’Auxerre accueille les Rossoneri. De plus, Hengbart et N’Dinga reviennent tout juste de blessure mais assurent tout de même leur place dans le 11 de départ. Pour poursuivre cette aventure européenne, les bleus et blancs doivent absolument s’imposer face au leader de Série A. En cette soirée du 23 novembre 2010, le coup d’envoi est donné sous la pluie et la fraîcheur bourguignonne par les Auxerrois. Le début de match est directement accroché ; les duels sont rugueux et Auxerre montre un beau visage. L’AJA qui risque l’élimination, se donne à fond et obtient bon nombre de fautes. Les centres et coups de pied arrêtés se multiplient sans pour autant trouver des têtes auxerroises. Les Italiens commettent beaucoup de fautes, dépassés par les assauts bourguignons, mais ne sont jamais sanctionnés de cartons. A la fin de cette première mi-temps, sur un centre auxerrois, le ballon est détourné de la main par un Milanais. L’arbitre de ce match, Monsieur Skomina estime que cela ne vaut pas un pénalty. Pourtant, lorsqu’on regarde les ralentis, cette faute aurait clairement dû être sanctionnée d’un pénalty en faveur des auxerrois. La pause arrive et comme d’habitude, les mêmes constats resurgissent ; l’AJA est offensive, l’AJA joue bien au football, mais le manque de réussite et de précision dans le dernier geste est énorme. Avec un peu plus d’inspiration devant les cages, Auxerre aurait pu faire plus que seulement titiller ces cadors. Pour preuve, sur ce premier acte, les joueurs du Milan n’ont pas cadré une seule frappe tandis que les bleus et blancs ont cadré 4 de leurs 5 frappes.
En seconde période, les Icaunais, comme à leur - fâcheuse - habitude, lèvent le pied. Ils laissent les Rossoneri reprendre confiance et développer leur jeu. Le Milan monte en puissance, à l’image d’un Zlatan Ibrahimovic plus discret en première mi-temps. A la 64ème minute, il vient inscrire le premier but de cette rencontre et assène un coup pratiquement fatal à la formation de Fernandez. L’efficacité et le réalisme, c’est ce qui démarque les bonnes équipes des grandes équipes. Ce soir-là, sans être impressionnant, l’ACM fait tout de même la différence, grâce une nouvelle fois, au génie de ses stars. Après ce but, les Auxerrois sont sonnés et n’arriveront jamais à revenir dans ce match. Dans le temps additionnel, Ronaldinho marque un second but pour achever la performance milanaise et les espoirs de qualif’ auxerrois.
Sur le papier, le repêchage en Ligue Europa n’est pas complètement écarté, même si les chances sont très, très minces. Il faudra absolument s’imposer au Bernabéu !
Le 8 décembre 2010, l’AJ Auxerre se déplace au mythique Santiago Bernabéu pour affronter le Real Madrid lors de la dernière journée de la phase de groupes de la Ligue des champions. Ce match représente alors l’ultime chance pour les Auxerrois de poursuivre leur aventure européenne à l’échelon d’en-dessous.
Privé de son entraîneur José Mourinho, suspendu pour cette rencontre, le Real Madrid n'en reste pas moins une des meilleures équipes d’Europe. C’est une composition différente qui est alignée côté madrilène. Les principaux titulaires sont sur le banc et c’est une équipe assez jeune qui démarre à l’Abbé Deschamps. Côté auxerrois, c’est sans Ireneusz Jelen, Cédric Hengbart et Delvin N’Dinga que devra composer Jean Fernandez qui semble déjà résigné avant même le début de la partie. Le match commence à Madrid et un homme se démarque directement, Cristiano Ronaldo. Le portuguais marche sur l’eau. Chaque débordement est dangereux, chaque dribble est percutant. Il est inarrêtable. Dès la 12ème minute de jeu, Karim Benzema ouvre le score de la tête, sur un centre précis de Cristiano Ronaldo, refroidissant les nombreux supporters auxerrois ayant fait le déplacement.
Malgré ce début difficile, Auxerre ne baisse pas les bras et livre une performance plus qu’honorable. Dennis Oliech se distingue particulièrement par ses courses et ses dribbles dévastateurs, mettant en difficulté la défense madrilène. A la mi-temps, les statistiques sont étonnamment plutôt équilibrées. 1 tir de plus côté auxerrois pour autant de tirs cadrés. Le manque de réalisme est encore de mise et c’est ce qui va encore coûter sa place à l’AJA. Auxerre a également tiré plus de corners et a forcé le portier madrilène à effectuer plus d’arrêts.
Au retour des vestiaires, Cristiano Ronaldo double la mise dès la 49e minute, bien servi par Marcelo. Le timing est horrible, même pas 5 minutes après le début de la seconde période. Le scénario est cruel et les espoirs bourguignons ne sont plus qu’un lointain souvenir. L’objectif est désormais de sortir la tête haute, de se faire plaisir sur le terrain. Le match se poursuit et la domination de la maison blanche se fait sentir jusqu’au terme de la rencontre. Karim Benzema inscrit ensuite deux buts supplémentaires à la 72ème minute puis à la 88ème minute, signant ainsi un triplé et scellant le sort du match.
Malgré une défaite 4-0, les Auxerrois n’ont pas démérité et n’étaient pas largués dans les statistiques : 16 tirs au total contre 15 pour Madrid, 4 tirs cadrés chacun, 4 corners pour Auxerre contre 3 pour le Real. Cependant, le manque d’expérience au haut niveau et le manque d’efficacité se payent cash, avec de nombreuses petites erreurs qui coûtent cher au final.
Tout au long de cette campagne, l’AJA a dû faire face à de nombreuses blessures et a manqué de joueurs de calibre supérieur capables de faire la différence.
Bien que l'AJA ait terminé à la dernière place du groupe G avec 3 points (1 victoire, 5 défaites), cette campagne européenne restera gravée dans les mémoires des supporters et dans les livres d’histoires du football français. Face à des adversaires prestigieux tels que le Real Madrid, l'AC Milan et l'Ajax Amsterdam, nos Auxerrois ont fait preuve de courage et de détermination.
Malgré des blessures et un effectif limité, l'équipe a su se hisser à un niveau de compétition élevé, offrant à ses supporters des moments inoubliables, comme la victoire contre l'Ajax ou la réception du Zenit Saint-Pétersbourg en barrages. Cette aventure européenne a permis à la ville d'Auxerre et à toute une région de vibrer au rythme de la Ligue des champions, prouvant qu'avec de la solidarité et de la passion, même les plus petits peuvent rivaliser avec les géants du football européen.
Le club aura fait vibrer une ville, une région entière voire un pays, et c’est le symbole qu’étant unis, l’on peut triompher de batailles “perdues d’avance”, comme en témoignent les exploits contre l'Ajax et le Zenit.
Rétrospective sur la saison 2010
Pour bien comprendre comment Auxerre s’est qualifiée pour la Ligue de Champions édition 2010-2011, nous allons d’abord nous pencher sur le classement du championnat de l’année précédente.
Auxerre réalise un championnat plus que cohérent et les bons résultats s'enchaînent. Malgré un début de saison compliqué, l’AJA pointe à la 5ème position du championnat de France à la mi-saison. C’est un sprint final entre 5 à 6 équipes qui se lance alors. Parmi les prétendants au titre suprême on retrouve notamment les Girondins de Bordeaux, quasiment premiers sur l’entièreté de la phase aller, ou encore l’Olympique de Marseille, futur champion de France. Sur les 10 dernières journées, l’AJA alterne entre le podium et la 4ème place, synonyme de barrage pour la Ligue Europa. Tout se joue jusqu’à l’ultime et dernière journée entre le LOSC, l’OL et l’AJA pour savoir qui prendra les secondes et troisièmes places tant convoitées qui permettraient de valider un ticket pour la Ligue des Champions à venir. Sur le multiplex de 21 heures, Lyon accueille Le Mans, déjà relégué, Lille se déplace à Lorient et Auxerre se déplace à Sochaux. Nous allons alors nous concentrer en priorité sur le match de l’AJA, car, tout autre résultat qu’une victoire, serait quasiment synonyme de 4ème place assurée.
Dernier match de la saison, face au rival, pour la qualification en Ligue des Champions
Le match débute à Bonal (stade du FCSM), coup d’envoi 21 heures en ce samedi 15 mai 2010. Les Auxerrois se montrent conquérants dès le début du match et cela se paye cash puisqu’ils ouvrent la marque sur leur première grosse occasion. Hengbart place une tête sur le coup franc de Benoît Pedretti, 1-0 Auxerre, les hostilités sont lancées et la Champions League tend les bras à Auxerre. La première mi-temps est relativement équilibrée mais Sochaux résiste et tient bon. Au retour des vestiaires, le FCSM égalise dès la 47ème minute. Auxerre tremble mais résiste à son tour. A la 62ème, les Sochaliens se retrouvent réduits à 10 après l’exclusion de Perquis pour un second jaune sur un tacle un peu appuyé sur Oliech. Après l’expulsion, c’est étonnamment Sochaux qui reprend le contrôle du match et qui met la pression sur les cages auxerroises. Chaque minute est perçue comme l’espoir de la dernière chance côté Auxerre. Sur un ballon récupéré haut sur le terrain, les auxerrois se projettent en nombre et tentent le tout pour le tout. A la 90ème + 1, le jeune attaquant auxerrois, Maxime Bourgeois, déborde côté gauche et dépose un centre second poteau. Le ballon est miraculeusement propulsé au fond des filets, au ras du poteau par le même Cédric Hengbart qui ouvrait le score sur la première action auxerroise. Auxerre exulte, le banc saute de joie, la foule est en délire, Jean Fernandez est survolté…
Pendant ce temps-là, Lyon mène logiquement contre Le Mans et, aussi incroyable que cela puisse paraître, Lille perd au Moustoir. Cela signifie qu’à ce moment-là, après ce but libérateur à la 91ème minute, Auxerre et Lyon prendraient les places en Ligue des Champions, tandis que Lille serait basculé en Europa League aux côtés de Montpellier. Quel scénario fou ! Côté auxerrois, on ne pouvait pas rêver mieux ! Le coup de sifflet final retentit alors à Sochaux, Lille a perdu, Auxerre a vaincu. Par conséquent, Auxerre finit 3ème du championnat de France de Ligue 1 et jouera au début de la saison prochaine, les barrages de la Ligue des Champions.
Si l’on fait un petit bilan de cette saison 2009-2010, on pourrait dire que l’AJA a été constante du début à la fin et a su engranger des points aux moments opportuns. A l’issue de la saison, Jean Fernandez est élu meilleur entraîneur de la saison. A l’intersaison, il reçoit plusieurs offres de plus gros clubs mais les refuse toutes, souhaitant miser sur la continuité à Auxerre. De plus, le projet Ligue des Champions joue évidemment dans son choix de prolongation.
Que faire sur ce mercato d’été ?
Le mercato d’été est lancé et Auxerre doit se renforcer pour attaquer une campagne européenne qui s’annonce relevée, très relevée… Dès le début, on apprend le départ de Daniel Niculae, blessé en fin de saison, vers l’AS Monaco. Kévin Lejeune quitte également le club et signe en Ligue 2 au Tours FC. Moussa Narry signe chez le néo-relégué, Le Mans, après 3 ans passés au club tandis que le défenseur central roumain Gabriel Tamas signe quant à lui en Premier League à West Bromwich Albion. Côté arrivées, le mercato est très léger. Auxerre ne réalise que 2 signatures en équipe pro. Anthony Le Tallec signe pour 3 millions en provenance du Mans et Frédéric Sammaritano, jeune joueur du Vannes FC, signe pour 500k euros au buzzer du mercato. Cette signature est justifiée par Fernandez comme un ajustement pour “jouer sur tous les tableaux”. Le jeune Steeven Langil revient également au club après un prêt d’un an à Caen en Ligue 2.
Le marché des transferts estival paraît bien pauvre pour un club qui s'apprête à essayer de se qualifier dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. D’après ses dires, ce mercato semble cependant satisfaire Jean Fernandez dans l’ensemble.
Le tirage au sort des barrages de la Ligue des Champions
Place désormais au tirage au sort des barrages. Parmi les équipes que l’AJA peut affronter, on retrouve des cadors européens : Tottenham, Séville, le Werder Brême, l’Ajax ou encore le Zenit St Petersbourg. Le résultat du tirage est sans appel, Auxerre hérite de l’un des plus gros poissons encore en lice, le Zenit Saint-Pétersbourg. Le match aller sera en Russie tandis que les auxerrois accueilleront le match retour. Fernandez est interrogé après le tirage et estime que “c’est le pire tirage” pour Auxerre. A ce moment-ci, le Zenit est alors invaincu depuis 15 matchs dans le championnat russe et pointe seul en première position devant le CSKA Moscou et le Rubin Kazan.
Premier match européen, barrage aller en Russie
Le 17 août 2010, l’AJA se déplace en terre hostile pour y affronter le Zenit pour ce match aller des barrages Ligue des Champions. Malgré un début de championnat compliqué, Auxerre souhaite inverser la tendance et créer une dynamique positive en Europe. Le match débute et l’AJA est cueillie dès l’entame. L’avant-centre russe, Aleksandr Kerzhakov vient clouer les auxerrois sur une belle tête décroisée dès la 3ème minute de jeu. Pas la meilleure des entames si vous voulez mon avis. Cependant, Auxerre ne se décourage pas pour autant et se montre offensive. Au retour des vestiaires, Jelen s’y reprend à deux fois sans pour autant trouver le chemin des filets. Finalement, le score en restera là, 1 à 0 pour le Zenit, et tout se jouera 1 semaine plus tard du côté du Stade Abbé Deschamps pour espérer une qualification miracle. L’AJA aura un but de retard à combler si elle veut poursuivre son parcours européen.
Après le match, Jean Fernandez déclare : "Au niveau psychologique on a été costaud, on sait que quand on défend bien on est difficile à jouer pour toutes les équipes. C'est ce qu'on a encore montré ce soir... Le seul regret est de ne pas avoir marqué ce but". Rien n’est joué des deux côtés. Il faudra cependant se montrer plus réaliste pour espérer accrocher un résultat positif au match retour. Sur ce match aller, c’est une AJA séduisante qui s’est montrée en Russie. Elle a su inquiéter quelque peu l’ogre russe et jouera son va-tout la semaine prochaine, à domicile.
Une qualification inespérée ?
Place maintenant au fameux match retour. Le Zenit se déplace en Bourgogne pour un match qui s’annonce bouillant. L’Abbé Deschamps est plein à craquer et c’est l’ambiance des grands soirs en Bourgogne. Avant le match, Jean Fernandez prend la parole devant les médias et déclare ceci : “À l'aller, nos coups de pied arrêtés ont causé quelques soucis au Zenit. C'est intéressant”. C’est un point qu’il a rappelé à ses joueurs pendant la semaine et l’un des axes principaux sur lesquels il faudra appuyer si Auxerre souhaite l’emporter en ce 25 août 2010. Le match débute et les auxerrois se montrent agressifs. Dès la 9ème minute de jeu, sur un corner tiré vers le point de pénalty par Benoît Pedretti, Cédric Hengbart reprend le ballon de la tête, pleine lucarne. 1-0 Auxerre, les hostilités sont lancées. C’est le même Cédric Hengbart qui marque encore, lui qui, il y a quelques mois, qualifiait l’AJ Auxerre sur un doublé inscrit lors de l’ultime journée de la saison à Sochaux. L’AJA comble déjà son retard et le public est chauffé à blanc. Sur cette première période, c’est cependant le Zenit qui se montre le plus dangereux avec des occasions répétées sur le but auxerrois. A la 19ème minute, sur un centre un peu anodin d’Hubocan, Contout frôle le but contre son camp, après que sa déviation de la poitrine ait failli tromper son gardien, Olivier Sorin. Juste avant la mi-temps, sur une nouvelle frappe de Kerzhakov, buteur à l’aller, Grichting détourne le ballon du bras. L’arbitre ne le voit pas et le jeu se poursuit. Peut-être que les étoiles se sont alignées ce soir-là ?
Au retour des vestiaires, les Russes, toujours menés au score, reviennent avec les mêmes intentions et font souffrir la défense auxerroise. Sur une frappe d’Anyokov à la 50ème minute, Sorin réalise une magnifique parade. L’AJ Auxerre tient et maintient le résultat mais le score n’est pas suffisant. Il faut un second but pour arracher la qualification en phases de poules, sinon, ce sera prolongation. A la 53ème minute, l’AJA obtient un nouveau corner. Il est tiré dans la même zone que sur le premier but. Adama Coulibaly détourne le ballon de la tête au second poteau. Par chance, Jelen se retrouve bien placé et reprend le ballon d’une somptueuse volée acrobatique. La frappe surprend le portier du Zenit et finit au fond des filets. 2 à 0 en faveur de l’AJ Auxerre, le plan de Fernandez fonctionne alors à la perfection jusqu’ici. L’AJA réalise le match parfait. Néanmoins, ce match est loin d’être terminé. Au bord de l’élimination, les Russes se livrent et tentent le tout pour le tout. A la 65ème minute, le match bascule. Sur une contre-attaque menée par Dennis Oliech, il se retrouve seul face au gardien russe, Vyacheslav Malafeev, qui détourne volontairement le ballon de la main en dehors de sa surface. La sanction est sans appel, carton rouge pour Malafeev. Le Zenit devra terminer ce match à 10 contre 11. 15 minutes plus tard, après une main malheureuse du latéral gauche, Hubocan, il écope d’un second carton jaune, synonyme d’exclusion. Le match tourne à la catastrophe côté russe. Ils vont devoir finir le match à 9 contre 11 avec toujours ce but de retard. Au-delà des faits de jeu en sa faveur, l’AJA réalise une vraie démonstration collective, avec une maîtrise technique supérieure à l’adversaire. C’est un vrai match de patron qu’Auxerre a livré ce soir-là. En fin de match, on assiste à deux nouvelles occasions dangereuses du Zenit une nouvelle fois. D’abord une frappe de Danny qui s’échappe au-dessus du cadre et un coup franc de Bruno Alves bien capté par Sorin. Le temps défile et Auxerre ne flanche pas. Une fois le temps additionnel écoulé, l’arbitre de ce match, Monsieur Skomina, siffle alors la fin du match. L’AJA a réussi son pari et se qualifie donc pour la phase de poules de la Ligue des Champions pour la première fois depuis 2003 !
Après le match, Jean Fernandez profite du moment : "Je remercie l'AJA et les joueurs de m'avoir fait vivre un grand moment de sport. Cela fait longtemps que je n'avais pas vécu de telles sensations. Il y a un an à la fin du mois d'août, nous étions derniers de la Ligue 1 et un an après, on se dit que le football fait vivre des moments extraordinaires. C'est un moment rare". Dans la presse, cette victoire est perçue comme un véritable exploit et ce n’est que le début de l’aventure pour l’équipe bourguignonne.
Le groupe de la mort pour l’AJA
Après ce triomphe, l’AJA est ainsi reversée dans le chapeau 4 parmi les vainqueurs de championnats mineurs et les autres qualifiés par la voie des barrages. Cependant, le staff et les joueurs sont réalistes, le tirage sera forcément compliqué. Benoit Pedretti déclare au micro du Monde : “Être en Ligue des champions, c'est extraordinaire car Auxerre n'est pas un club programmé pour ça, niveau budget et structures. On va tout faire pour bien figurer”.
Place désormais au tirage au sort des poules. Dans le chapeau 1, c’est l’AC Milan qui affrontera l’AJA. Certes, ce n’est plus l’AC Milan des années 2000 avec Maldini, Shevchenko et j’en passe, mais cet AC Milan version 2010-2011 reste tout de même un cador européen et l’un des prétendants au titre final. Dans le chapeau 2, l’AJA aurait pu hériter du Werder Brême ou bien du Panathinaïkos, mais sans façon. C’est bien le Real Madrid qui est tiré et qui vient rejoindre le grand Milan et le petit poucet qu’est l’AJ Auxerre. Enfin, pour le chapeau 3, le tirage pouvait être plus clément avec des équipes telles que le FC Bâle ou encore Copenhague, mais non… Le sort s’acharne en quelque sorte sur l’AJA et c’est l’Ajax Amsterdam qui est pioché. Auxerre est alors tombé dans le pire groupe possible et imaginable. Après le tirage, Ireneusz Jelen réagit : “C'est le groupe de la mort, et nous sommes clairement les outsiders. Mais j'ai toujours rêvé de jouer contre des équipes comme le Real Madrid, l'AC Milan et l'Ajax.” L’AJA n’est cependant pas vue comme “la 5ème roue du carrosse” par les autres équipes. Le directeur sportif du Real, Emilio Butragueño déclare d’ailleurs : “Les 3èmes et 4èmes chapeaux ne nous ont pas porté chance. Je ne m'inquiète pas pour Milan, car on savait qu'on aurait une équipe difficile, voire très difficile dans le groupe des têtes de série. Ce qui ne me plaît pas, c'est Auxerre : c'est l'équipe la plus piégeuse du 4ème chapeau.”
C’est donc dans l’une des poules les plus relevées de l’histoire que l’AJ Auxerre s'apprête à jouer sa survie européenne.
San Siro pour lancer un conte de fée ?
Le temps est passé et nous nous retrouvons ainsi le 15 septembre 2010, au Stade Giuseppe-Meazza, plus connu sous le nom de San Siro, pour y affronter l’AC Milan, alors favori du groupe. Fernandez effectue de la rotation dans le 11 de départ avec quelques surprises : le jeune Steeven Langil occupe le poste d’ailier gauche et Valter Birsa est positionné en faux numéro 9. La philosophie de jeu prônée par l’entraîneur auxerrois est simple ; de la défense, des courses et du pressing intensif.
Le match débute et l’AJA est loin d’être ridicule. C’est même elle qui se procure les meilleures occasions sur ce début de match. A la 23ème minute, sur un corner du maître artificier Benoît Pedretti, le défenseur central malien, Adama Coulibaly, reprend le ballon de la tête, mais vient se heurter à la barre transversale du gardien milanais. Première grosse alerte sur les cages d’Abbiati, l’AJA se montre déjà dangereuse. Quelques minutes plus tard, à la 39ème minute, sur une contre-attaque de 80 mètres rondement menée par Steeven Langil et les auxerrois, ce dernier fixe la défense dans la surface et 3 auxerrois sont seuls au second poteau - littéralement seuls. Malheureusement, Langil décide de se la jouer perso et frappe au but au lieu de décaler ses partenaires. Quelle erreur de jugement ! Le martiniquais frappe en force et le ballon passe au-dessus des cages milanaises. Auxerre vient de manquer une occasion en or d’ouvrir le score sur la pelouse de San Siro face à un Milan plutôt décevant sur cette première mi-temps. Ce premier acte s’achève donc sur le score de 0 à 0 où les meilleures actions de cette première période furent bel et bien auxerroises.
Au retour des vestiaires, c’est un Milan bien plus convaincant qui revient avec la claire intention de gagner ce match le plus vite possible. Les rossoneris augmentent de plusieurs crans le niveau de jeu affiché et leur maîtrise technique. A la 48ème minute de jeu, Pato déclenche les assauts milanais d’une frappe repoussée par Sorin. C’est ensuite Pirlo, à la 52ème minute, qui s’essaie à marquer, sans réussite encore. Malheureusement, à la 66ème minute, le verrou auxerrois saute et Milan ouvre la marque. Sur un long centre de Ronaldinho détourné de la tête par Kevin-Prince Boateng, Zlatan Ibrahimovic surgit devant le défenseur central auxerrois tel un vrai renard des surfaces et propulse le ballon au fond des filets. 1 à 0 pour Milan, Auxerre doit se reprendre. Néanmoins, 3 minutes plus tard, sur une contre-attaque menée une nouvelle fois par Ronaldinho, ce dernier décale Ibrahimovic sur le côté gauche qui vient placer le ballon au second poteau d’une frappe enroulée au ras du sol. Le ballon passe entre les jambes d’Adama Coulibaly et trompe Sorin, trop court sur son plongeon. Ces deux buts coup sur coup viennent plomber le moral des Bourguignons. L’issue du match est quasiment scellée, Auxerre a laissé passer sa chance en première période.
Score final, 2 à 0 pour l’AC Milan. L’AJA peut s’en vouloir, mais le manque de réalisme dans le dernier geste et le manque d’expérience se paient cash à ce niveau. Cependant, il y a tout de même de bonnes choses à retenir, car, le temps d’une mi-temps, Auxerre a su accrocher et même faire douter le grand Milan, à San Siro. Ce match, peu importe l’issue, ne peut qu’être de bon augure pour la suite de la compétition. L’AJA doit apprendre des ses erreurs, et notamment corriger ce manque de réalisme.
Pas loin de l’exploit face à CR7
Pendant qu’Auxerre galère à engranger des points en championnat, la Ligue des Champions revient toutes les deux semaines. En ce 28 septembre 2010, l’AJA accueille son premier match européen et pas des moindres. C’est le Real Madrid qui se déplace sur la pelouse de l’Abbé Deschamps. Cristiano Ronaldo, Pepe, Sergio Ramos et j’en passe vont faire le déplacement à Auxerre. Incroyable mais vrai ! Avant le match, dans la ville et dans les médias, on ressent une vraie euphorie et ce match est considéré comme un vrai événement dans toute la région. Le 11 de départ bouge encore puisque ce sont Kamel Chafni et Roy Contout qui entrent dans la composition.
Le match débute et l’AJA est survoltée. Dans les 5 premières minutes du match, Auxerre se procure 2 occasions dangereuses et fait trembler le Real sans pour autant ouvrir le score. Oliech dans un premier temps puis Steeven Langil, le ton est donné d’entrée par les joueurs Icaunais ; ce ne sera pas une partie de plaisir pour les Merengues. Plus le match avance, plus le Real commence à installer son jeu et surtout, commence à vraiment prendre le contrôle du ballon. Sur un corner de Ronaldo, Gonzalo Higuain reprend en pleine surface mais le ballon est sauvé de justesse sur la ligne par le milieu de terrain marocain, Kamel Chafni. Quelques minutes plus tard, à la 25ème minute, sur un coup franc déposé par Pedretti, Delvin N’Dinga s’élève au-dessus de tout le monde et reprend le ballon de la tête. Sa frappe frôle le montant d’Iker Casillas et vient faire frissonner tout le stade. La fin de la première mi-temps approche avec toujours ce score de 0 à 0 mais une nette domination madrilène. Sorin est sur tous les ballons et ne laisse aucune chance aux attaquants du Real. Le contenu de la première période n’a pas du tout plus à José Mourinho, coach du Real Madrid, qui souhaite que son équipe soit bien plus efficace et tueuse devant le but.
Dès le début de la seconde mi-temps, le Real passe encore à la vitesse supérieure et les occasions se multiplient. Auxerre joue son va-tout et part à l’abordage sur les contre-attaques. A la 79ème minute, soit quelques secondes après qu’il soit entré en jeu, le défenseur Alain Traoré déborde sur le côté gauche et ajuste un centre dans la surface. Pepe, le défenseur central portuguais tente de repousser le centre de la tête et l’expédie directement sur le poteau de son propre gardien, à un cheveu d’inscrire le but contre son camp. Auxerre a failli réaliser l’exploit d’ouvrir le score contre le Real. Puis quelques secondes après, sur l’attaque suivante, après un centre de Mesut Ozil, pas très dangereux à première vue, personne ne touche le ballon qui continue sa course jusqu’au second poteau. La défense, un peu surprise, avait complètement oublié le marquage au second poteau et Di Maria se retrouve alors en face à face avec Olivier Sorin. Auteur d’une performance remarquable jusqu’ici, le gardien auxerrois est malheureusement trompé cette fois-ci par Angel Di Maria, qui vient libérer le Real Madrid d’une frappe imparable. Plus tôt dans l’action, au tout début de celle-ci, Sergio Ramos avait commis une main, non sifflée par l'arbitre, qui aurait dû conduire à l’arrêt de l’action en cours et donc, à un refus du but madrilène. Ce sont des faits de jeu qui arrivent mais qui sont d’autant plus frustrants et injustes au vu de la performance héroïque livrée par les auxerrois ce soir-là. Sur les 10 dernières minutes, l’AJA va au bout d’elle-même et donne tout, en vain. L’arbitre siffle la fin de la partie et le match s’achève sur la plus petite des marques, 1 à 0 pour le Real.
Ce match laisse un goût amer à Auxerre, car il y a la sensation de pouvoir mieux faire. Le manque de réalisme est encore une fois criant et inquiétant comme contre le Milan et laisse de nombreux regrets, car, au final, l’AJA n’était qu’à un poteau de vaincre le Real. Cependant, ce match est synonyme d’espoir, Auxerre est capable d’inquiéter des cadors européens prétendants au titre et l’AJA a du ballon. Il ne faut pas perdre espoir, ces deux défaites ne sont pas synonyme d’élimination, loin de là. Mais il faudra encore batailler, notamment contre l’Ajax, pour espérer une qualification au prochain tour.
Une campagne européenne enfin lancée ?
L'AJA est à la peine en championnat. 17ème avec 1 seule victoire en 9 matchs, la dynamique n’est pas bonne du tout et rares sont les éclaircies. La veille du match, Jean Fernandez déclare alors aux micros des journalistes : “L'AJA est programmée pour jouer le maintien en Ligue 1 mais mon équipe doit jouer sur deux tableaux avec un effectif amputé de plusieurs joueurs blessés”. C’est donc sans Jelen, Langil, le Tallec ou encore Sanogo que l’AJA devra jouer en Hollande, pour espérer engranger ses premiers points dans cette Ligue des Champions. En ce 19 octobre 2010, Auxerre se déplace donc à Amsterdam, à la Johan Cruijff ArenA pour le match aller face à l’Ajax.
Coup d'envoi à 20h45, les conditions de jeu paraissent bonnes ; il est temps pour l’AJA de lancer sa campagne européenne. Malheureusement, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Dès le début de match, l’écart de niveau entre les deux formations est flagrant, Auxerre n’y est pas. Par conséquent, dès leur première occasion franche, les néerlandais ouvrent la marque par l’intermédiaire de Demy de Zeeuw à la suite d’une belle action collective à la 7ème minute. A la suite de ce but amstellodamois, l’AJA ne montre pas grand chose pour autant. Les minutes s’écoulent sans qu’Auxerre ne parvienne à trouver le chemin des filets. Peu avant la mi-temps, l’Ajax remet un coup d’accélérateur et l’intenable Luis Suarez vient inscrire un second but à la 41ème minute ; 2 à 0 pour les Hollandais. La pause arrive au bon moment, il était temps de souffler un peu après ce coup sur la tête.
Le jeu reprend à Amsterdam et, 10 minutes après le retour des vestiaires, le match bascule ! Pendant un temps faible auxerrois, André Ooijer, le défenseur central néerlandais reçoit un carton rouge pour un tirage de maillot sur Dennis Oliech. Double peine pour l’Ajax, Valter Birsa marque le coup franc qui découle de cette faute et réduit la marque à 2 buts à 1. Le match est relancé et l’Ajax devra batailler à 10 contre 11 pendant 35 minutes. Malgré cette supériorité numérique, l’AJA manque encore de réalisme dans le dernier geste et voit continuellement ses assauts repoussés par la défense blanche et rouge. A la 85ème minute, Dennis Oliech croit trouver le chemin des filets pour offrir le match nul aux Auxerrois, mais marque de la main. Il est donc sanctionné d’un carton jaune. Malheureusement, c’est le deuxième avertissement qu’il reçoit dans ce match et se voit donc attribuer un carton rouge à son tour. Le match se terminera finalement à 10 contre 10… Pendant ces dernières minutes, Auxerre pousse mais ne trouve toujours pas la clé et les joueurs se frustrent. Autre symbole de cette frustration, c’est Jean-Pascal Mignot, le défenseur Auxerrois, alors à l’échauffement sur le bord du terrain, qui reçoit à son tour un carton rouge dans le temps additionnel, pour avoir discuté de manière un peu trop véhémente avec l’arbitre de touche. Le coup de sifflet final retentit quelques secondes plus tard et l’AJA est une nouvelle fois vaincue.
Les espoirs de qualification semblent désormais bien lointains et l’objectif sur cette fin de campagne sera au moins de sauver l’honneur en essayant de glaner au moins un point sur les 3 matchs restants.
Le match de la dernière chance ?
L’AJ Auxerre retrouve quelques semaines plus tard cette même équipe de l’Ajax, le 3 novembre 2010, mais en terre bourguignonne cette fois-ci. Dans les médias, ce match est perçu comme le dernier espoir, l’espoir d’être à minima reversé en Ligue Europa, finissant parmi les meilleurs troisièmes. Le match aller a laissé un véritable goût amer dans les têtes bleues et blanches et l’AJA se doit de réagir devant son public. Pour la composition d’équipe, Fernandez innove encore et place Frédéric Sammaritano dans le 11 de départ, aux côtés de Julien Quercia qui remplace Dennis Oliech, suspendu.
Le match débute alors et Auxerre montre un visage complètement différent du match aller. L’AJA est combative dans l’entrejeu et cela se paye dès la 9ème minute avec l’ouverture du score de la surprise Frédéric Sammaritano. Sur une transversale de Dudka puis un contrôle un peu long de Quercia, l’ancien joueur de Vannes récupère le ballon et envoie une frappe en demi volée spontanée qui finit au fond des filets du portier néerlandais. 1 à 0 pour l’AJA, Auxerre lance parfaitement son match. Sur cette première mi-temps, l’Ajax montre pas mal d’imprécisions dans les relances et les Auxerrois en profitent. A la 40ème minute de jeu, Benoît Pedretti frappe un coup franc qui est détourné de la tête par Birsa. La trajectoire est bien lue par Stekelenburg, le gardien adverse, qui arrête ce ballon sans soucis.
Au retour des vestiaires, l’Ajax accélère et se procure bien plus d’occasions qu’en première mi-temps. A la 60ème minute, sur un centre de van der Wiel, futur joueur du Paris-Saint-Germain, Luis Suarez reprend la balle de la tête dans une zone dangereuse. Barre transversale ! Alerte dans la défense auxerroise, qui, jusqu’ici, réalisait un match solide. La partie bat son plein et s’accélère dans les 15 dernières minutes. A la 79ème minute, sur une chandelle hasardeuse d’un rouge et blanc, Sorin sort de sa ligne et boxe le ballon du poing. Malheureusement, la balle revient sur la tête d’un joueur néerlandais qui tente le lob dans les cages désertées par le portier bourguignon. Miraculeusement, Stéphane Grichting, le défenseur suisse de cette équipe auxerroise, qui livre une performance héroïque ce soir-là, sauve cette tentative sur sa ligne et dégage tant bien que mal. Cependant, cette action n’est pas finie, le ballon revient dans les pieds de l’uruguayen Luis Suarez qui allume les cages à 2 mètres du but, frappe sauvée une nouvelle fois par le héros Grichting qui l’expédie en corner. Gros soulagement en tribunes, l’avantage tient toujours et Auxerre glane pour l’instant ses premiers points en Europe. Néanmoins, l’AJA, qui pensait avoir fait le plus dur, se voit égalisée sur le corner qui suit. Toby Alderweireld, le défenseur central belge, vient climatiser l’Abbé Deschamps d’une tête bien placée qui finit au fond des filets. 1 partout entre les deux équipes, mais le match n’est pas fini, loin de là. L’AJA ne lâche pas pour autant et continue de se projeter vers l’avant, c’est la victoire ou rien. 1 minute plus tard, sur un ballon récupéré haut et un dégagement de Delvin Ndinga, la balle atterrit sur le jeune Steeven Langil qui manque son contrôle. Par chance, la gonfle revient dans les pieds du premier buteur, Frédéric Sammaritano, qui redonne le ballon à Langil. C’est désormais un 1 contre 1 qui se profile entre l’attaquant martiniquais et le portier hollandais. Langil tarde à frapper et ce duel est bel et bien remporté par le joueur de l’Ajax. Quelle occasion ratée ! C’était l’occasion parfaite d’enfoncer le clou, seulement quelques secondes après avoir été rattrapé. Sur l’action d’après, Valter Birsa se lance dans un déboulé solo côté gauche, réalise un grand pont sur un défenseur de l’Ajax et décoche une frappe qui vient frôler le montant de Stekelenburg. Ça chauffe sur le but d’Amsterdam. Auxerre continue de pousser et espère trouver rapidement la clé. 3 minutes plus tard, un néerlandais fait faute sur Kamel Chafni. Coup franc pour l’AJA. Le marocain se relève très vite et décide de jouer rapidement cette pénalité. Il sert Steeven Langil dans la profondeur, à la limite du hors-jeu, devant une défense hollandaise surprise. Langil se retrouve alors une nouvelle fois seul face au gardien. Il frappe et ajuste parfaitement le portier hollandais cette fois-ci. Le jeune joueur, ancien pensionnaire de Ligue 2 vient inscrire son premier but en Ligue des Champions. 2 à 1 pour l’AJA, l’Abbé Deschamps explose et pousse ses joueurs pour les 5 dernières minutes de ce match. Dans le temps additionnel, Olivier Sorin capte un centre de l’Ajax qui était parti à l’abordage et l’arbitre siffle enfin la fin du match. Le stade exulte.
Auxerre tient sa première victoire en Coupe d’Europe depuis plusieurs années et s’autorise le droit de rêver à une qualification. Les supporters auxerrois au stade ou devant leur téléviseur en ce 3 novembre 2010 ont alors été témoin de l’une des plus belles pages de l’histoire du club et peut être de l’une des plus belles victoires du football français sur la scène européenne, contre un cador d’Europe.
Ronaldinho à l’Abbé Deschamps, une anomalie dans l’espace-temps ?
Avant d’entamer cette 5ème journée de phase de poules de Ligue des Champions, l’AJA se retrouve amoindrie à l’aube d’affronter le grand Milan AC. Mignot suspendu et Berthod blessé, c’est avec une défense aux abois et remaniée qu’Auxerre accueille les Rossoneri. De plus, Hengbart et N’Dinga reviennent tout juste de blessure mais assurent tout de même leur place dans le 11 de départ. Pour poursuivre cette aventure européenne, les bleus et blancs doivent absolument s’imposer face au leader de Série A. En cette soirée du 23 novembre 2010, le coup d’envoi est donné sous la pluie et la fraîcheur bourguignonne par les Auxerrois. Le début de match est directement accroché ; les duels sont rugueux et Auxerre montre un beau visage. L’AJA qui risque l’élimination, se donne à fond et obtient bon nombre de fautes. Les centres et coups de pied arrêtés se multiplient sans pour autant trouver des têtes auxerroises. Les Italiens commettent beaucoup de fautes, dépassés par les assauts bourguignons, mais ne sont jamais sanctionnés de cartons. A la fin de cette première mi-temps, sur un centre auxerrois, le ballon est détourné de la main par un Milanais. L’arbitre de ce match, Monsieur Skomina estime que cela ne vaut pas un pénalty. Pourtant, lorsqu’on regarde les ralentis, cette faute aurait clairement dû être sanctionnée d’un pénalty en faveur des auxerrois. La pause arrive et comme d’habitude, les mêmes constats resurgissent ; l’AJA est offensive, l’AJA joue bien au football, mais le manque de réussite et de précision dans le dernier geste est énorme. Avec un peu plus d’inspiration devant les cages, Auxerre aurait pu faire plus que seulement titiller ces cadors. Pour preuve, sur ce premier acte, les joueurs du Milan n’ont pas cadré une seule frappe tandis que les bleus et blancs ont cadré 4 de leurs 5 frappes.
En seconde période, les Icaunais, comme à leur - fâcheuse - habitude, lèvent le pied. Ils laissent les Rossoneri reprendre confiance et développer leur jeu. Le Milan monte en puissance, à l’image d’un Zlatan Ibrahimovic plus discret en première mi-temps. A la 64ème minute, il vient inscrire le premier but de cette rencontre et assène un coup pratiquement fatal à la formation de Fernandez. L’efficacité et le réalisme, c’est ce qui démarque les bonnes équipes des grandes équipes. Ce soir-là, sans être impressionnant, l’ACM fait tout de même la différence, grâce une nouvelle fois, au génie de ses stars. Après ce but, les Auxerrois sont sonnés et n’arriveront jamais à revenir dans ce match. Dans le temps additionnel, Ronaldinho marque un second but pour achever la performance milanaise et les espoirs de qualif’ auxerrois.
Sur le papier, le repêchage en Ligue Europa n’est pas complètement écarté, même si les chances sont très, très minces. Il faudra absolument s’imposer au Bernabéu !
Sortir la tête haute en combattant jusqu’au bout
Le 8 décembre 2010, l’AJ Auxerre se déplace au mythique Santiago Bernabéu pour affronter le Real Madrid lors de la dernière journée de la phase de groupes de la Ligue des champions. Ce match représente alors l’ultime chance pour les Auxerrois de poursuivre leur aventure européenne à l’échelon d’en-dessous.
Privé de son entraîneur José Mourinho, suspendu pour cette rencontre, le Real Madrid n'en reste pas moins une des meilleures équipes d’Europe. C’est une composition différente qui est alignée côté madrilène. Les principaux titulaires sont sur le banc et c’est une équipe assez jeune qui démarre à l’Abbé Deschamps. Côté auxerrois, c’est sans Ireneusz Jelen, Cédric Hengbart et Delvin N’Dinga que devra composer Jean Fernandez qui semble déjà résigné avant même le début de la partie. Le match commence à Madrid et un homme se démarque directement, Cristiano Ronaldo. Le portuguais marche sur l’eau. Chaque débordement est dangereux, chaque dribble est percutant. Il est inarrêtable. Dès la 12ème minute de jeu, Karim Benzema ouvre le score de la tête, sur un centre précis de Cristiano Ronaldo, refroidissant les nombreux supporters auxerrois ayant fait le déplacement.
Malgré ce début difficile, Auxerre ne baisse pas les bras et livre une performance plus qu’honorable. Dennis Oliech se distingue particulièrement par ses courses et ses dribbles dévastateurs, mettant en difficulté la défense madrilène. A la mi-temps, les statistiques sont étonnamment plutôt équilibrées. 1 tir de plus côté auxerrois pour autant de tirs cadrés. Le manque de réalisme est encore de mise et c’est ce qui va encore coûter sa place à l’AJA. Auxerre a également tiré plus de corners et a forcé le portier madrilène à effectuer plus d’arrêts.
Au retour des vestiaires, Cristiano Ronaldo double la mise dès la 49e minute, bien servi par Marcelo. Le timing est horrible, même pas 5 minutes après le début de la seconde période. Le scénario est cruel et les espoirs bourguignons ne sont plus qu’un lointain souvenir. L’objectif est désormais de sortir la tête haute, de se faire plaisir sur le terrain. Le match se poursuit et la domination de la maison blanche se fait sentir jusqu’au terme de la rencontre. Karim Benzema inscrit ensuite deux buts supplémentaires à la 72ème minute puis à la 88ème minute, signant ainsi un triplé et scellant le sort du match.
Malgré une défaite 4-0, les Auxerrois n’ont pas démérité et n’étaient pas largués dans les statistiques : 16 tirs au total contre 15 pour Madrid, 4 tirs cadrés chacun, 4 corners pour Auxerre contre 3 pour le Real. Cependant, le manque d’expérience au haut niveau et le manque d’efficacité se payent cash, avec de nombreuses petites erreurs qui coûtent cher au final.
Tout au long de cette campagne, l’AJA a dû faire face à de nombreuses blessures et a manqué de joueurs de calibre supérieur capables de faire la différence.
Un rêve à la campagne à deux doigts du miracle
Bien que l'AJA ait terminé à la dernière place du groupe G avec 3 points (1 victoire, 5 défaites), cette campagne européenne restera gravée dans les mémoires des supporters et dans les livres d’histoires du football français. Face à des adversaires prestigieux tels que le Real Madrid, l'AC Milan et l'Ajax Amsterdam, nos Auxerrois ont fait preuve de courage et de détermination.
Malgré des blessures et un effectif limité, l'équipe a su se hisser à un niveau de compétition élevé, offrant à ses supporters des moments inoubliables, comme la victoire contre l'Ajax ou la réception du Zenit Saint-Pétersbourg en barrages. Cette aventure européenne a permis à la ville d'Auxerre et à toute une région de vibrer au rythme de la Ligue des champions, prouvant qu'avec de la solidarité et de la passion, même les plus petits peuvent rivaliser avec les géants du football européen.
Le club aura fait vibrer une ville, une région entière voire un pays, et c’est le symbole qu’étant unis, l’on peut triompher de batailles “perdues d’avance”, comme en témoignent les exploits contre l'Ajax et le Zenit.